10 juillet 2020
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Ester Sigillò, « Ennahdha et l’essor des associations islamiques en Tunisie : revendiquer l’islam politique au-delà de la dimension partisane ? », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.6363
Après la chute du régime de Ben Ali en 2011, l’ouverture d’opportunités sociopolitiques a permis l’émergence de nouvelles formes d’engagement islamique en parallèle à la légalisation du parti Ennahdha. Cet article aborde le positionnement des nouvelles associations à référence religieuse vis-à-vis de l’évolution de l’agenda islamiste du parti islamiste, de 2011 aux élections de 2019. L’analyse se focalise en particulier sur l’inscription de ces associations dans les dynamiques de transformation idéologique du parti, dont le point culminant est la décision, lors du Xe Congrès du parti en 2016, de séparer les activités partisanes de celles à dimension religieuse. Basé sur un terrain de longue durée dans quatre gouvernorats du pays, cet article souhaite contribuer à la littérature sur les transformations de l’islam politique à travers l’entrée du milieu associatif à référent religieux, tout en mettant en lumière la spécificité du contexte tunisien. Ainsi, il s’agit de cerner la pluralisation des formes de mobilisation, au-delà de la sphère partisane, en interrogeant de manière critique les travaux fondés sur une analyse linéaire et monodimensionnelle de la transformation du mouvement islamiste tunisien. En effet, notre étude met au jour des dynamiques relationnelles complexes qui existent entre le parti et des activistes engagés hors du parti, qui relèvent de formes hétérogènes du militantisme islamique.