21 décembre 2012
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Larbi Chouikha, « Évoquer la mémoire politique dans un contexte autoritaire : « l’extrême gauche » tunisienne entre mémoire du passé et identité présente », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.931
Aujourd’hui, l’évocation de la mémoire politique des militants d’« extrême gauche » incarcérés et torturés sous Bourguiba demeure problématique. En effet, le pouvoir politique autoritaire s’obstine à s’accaparer toutes les expériences politiques du passé en contrôlant leurs effets, en canalisant les initiatives tendant à les ranimer et en imposant sa vision de la réconciliation avec ce passé. Dans le même temps, pour ces anciens détenus, les traces de cette mémoire peuvent se révéler fragmentaires pour peu que le projet qui sous-tendait leur engagement militant ne soit plus assumé collectivement et que le groupe auquel ils s’identifiaient s’est entretemps disloqué. Nonobstant les conditions difficiles qui structurent actuellement l’espace public, il arrive que la discussion sur ces années resurgisse subitement à partir d’évènements ponctuels.