Peuples mobiles : configurations transversales

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18 juin 2020

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Engin Isin, « Peuples mobiles : configurations transversales », Anthropologie & développement, ID : 10.4000/anthropodev.856


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Cet essai tente de penser les « peuples mobiles » comme concept politique. Je considère les peuples mobiles comme norme et non exception, davantage comme des sujets politiques que des peuples sujets. Après avoir discuté la tension entre « peuples » et « mobiles », je m’appuierai sur l’ontologie historique de Ian Hacking pour comprendre comment un peuple advient. Et pour comprendre l’advenir du peuple, ou plutôt la tension entre un peuple qui se constitue comme un tout et ces peuples qui restent à la marge, je m’appuie sur Giorgio Agamben, Jacques Rancière et Ernesto Laclau, qui ont identifié cette tension comme problème fondamental de la pensée politique « occidentale ». Toutefois, leur indifférence au territoire me rapproche des travaux de James Scott sur les premiers États, qui remettent en question notre appréhension usuelle des peuples comme initialement sédentaires. Sa description du mécanisme selon lequel les « barbares » (peuples mobiles) finissent par être considérés comme une menace envers les peuples sédentaires nous permet de comprendre cette tension. Dès lors s’ouvre la voie à une réflexion sur les peuples mobiles en tant que concept politique.

This essay is an attempt to think “mobile peoples” as a political concept. I consider mobile peoples as a norm rather than an exception and as political subjects rather than subject peoples. After discussing the tension between “mobile” and ”peoples”, I draw on Ian Hacking’s historical ontology for understanding how a people comes to be. For understanding how the people comes to be, or rather, how the tension between a people that constitutes itself as a whole and those peoples that remain as residual parts, I draw on Giorgio Agamben, Jacques Rancière, and Ernesto Laclau as authors who identified this tension as a fundamental problem of “Western” political thought. Yet, their inattention to territory draws me to James Scott whose work on early states challenges how we have come to understand the people as sedentary in the first place. His account of how “barbarians” (mobile peoples) came to be seen as a threat to sedentary peoples enables us to understand that tension. Then a path opens toward thinking about mobile peoples as a political concept.

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