The proximity of the past in Mauritania. EU border externalisation and its colonial antecedents

Résumé En Fr

Taking as its backdrop certain transformations entailed by the colonial encounter, this article explores European Union (EU) border externalisation in Mauritania. It draws a parallel between these two historical instances by highlighting three socio-spatial changes brought about by colonialism, and then illustrating how they have been reaffirmed through EU border externalisation. These domains are territorial delimitation, human mobility, and collective belonging. Such a perspective does not remove the agency of state actors from the externalisation process. Indeed, while the linear model of territorial delimitation was a colonial imposition, there is now a convergence of interest around its reinforcement. Furthermore, externalisation in its post-crisis phase becomes characterised by disagreement and contestation between EU and Mauritanian state actors, as the latter appropriate categories and technologies of externalisation for their own purposes. Nonetheless, it will be shown that the scope in which this agency is enacted is ultimately conditioned by the colonial shift in socio-spatial organisation.

Cet article évalue le processus d’externalisation des frontières de l’Union européenne (UE) en Mauritanie à la lumière de certaines transformations qui eurent lieu pendant la période coloniale. Il articule ces deux moments historiques en mettant l’accent sur trois transformations socio-spatiales produites sous le colonialisme, et il démontre comment elles ont été réaffirmées par l’externalisation des frontières européennes. Il s’agit de la délimitation territoriale, la mobilité des personnes, et l’appartenance collective. Cette analyse ne sous-estime pas l’agencéité des acteurs étatiques dans le processus d’externalisation. En effet, bien que le modèle linéaire de délimitation territoriale soit une imposition coloniale, il y a maintenant une convergence d’intérêts autour de son renforcement. En outre, pendant sa phase d’après-crise, l’externalisation est marquée par le désaccord et la contestation entre l’UE et les acteurs étatiques mauritaniens. Ces derniers cherchent à s’approprier les catégories et technologies de l’externalisation à leurs propres fins. Finalement, on verra que l’étendue de cette capacité d’action étatique reste conditionnée par la transformation coloniale de l’organisation socio-spatiale.