1 juin 2020
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Nicolas Henckes et al., « Ce que (faire) parler veut dire. Enjeux méthodologiques et épistémologiques des récits de maladie en psychiatrie », Anthropologie & Santé, ID : 10.4000/anthropologiesante.5821
Si mener des entretiens avec des personnes malades est pratiquement devenu un passage obligé de toute recherche sur la santé mentale en sciences sociales, la réflexion sur le statut du discours recueilli par ce biais et sur les analyses que l’on peut en faire dériver est singulièrement peu développée dans les publications méthodologiques. Pourtant, la plupart des chercheurs constatent que la maladie mentale, parce qu’elle porte atteinte à la capacité des personnes à entrer en relation, met à mal le cadre de l’entretien. En confrontant la lecture d’une série de manuels de méthodologie de sciences sociales d’une part, et, d’autre part, la caractérisation proposée dans un corpus d’ouvrages cliniques de la forme de vie spécifique qu’est la psychose, cet article donne quelques pistes de réflexion pour identifier plus précisément ces difficultés et pour les dépasser. Plus largement, il cherche à développer un cadre pour des recherches en sciences sociales qui mobilisent les savoirs cliniques sur la maladie mentale sans verser dans leur dénonciation ni s’y soumettre.