Les spectres de Raúl Ruiz. La maison Nucingen (2009)

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10 février 2010

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fantôme appareil cinéma disparition spectralité spectre

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Raúl Ruiz, cinéaste chilien exilé en France à la fin des années 1970, a construit une œuvre très vaste et donc très difficile à comprendre univoquement. La critique (un numéro spécial lui était consacré par les Cahiers du cinéma en 1983) a depuis toujours signalé l’absence d’un récit net qui organise ses films, la multiplicité des idées qui s’ouvrent en chaque plan (« chaque idée un plan, chaque plan un film », a postulé un jour Ruiz), la teneur « baroque » d’une œuvre où les limites entre le réel et l’irréel se brouillent du fait des particularités techniques de l’appareil cinématographique. Dans ce texte, on propose une lecture des quelques aspects de cette œuvre inabordable à partir de la question de la spectralité, question qui, selon Derrida (Spectres de Marx) constitue le noyau de la situation politique contemporaine. C’est ce que Derrida appelle « puissance de spectralité », et qui se manifeste notamment en tant que « puissance d’anachronisme », ce qui inonde les images cinématographiques de Ruiz, pour créer un univers où les moyens techniques du cinéma reprennent depuis son origine, au xixe, les « images techniques » photographiques et cinématographiques étaient censées constituer : l’apparition des fantômes. Or, on sait bien que, depuis la stratégie de la disparition politique appliquée par tous les totalitarismes du xxe siècle et d’aujourd’hui, la catégorie de « fantôme » a bien un aspect politique. Le dernier film de Ruiz, La maison Nucingen (2009) met toutes ces questions en lumière.

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