Les ardoises gravées de l’abbaye de Prémontré (Aisne), un support de notation musicale aux xve-xvie siècles

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5 avril 2018

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L’abbaye de Prémontré a été fondée en 1121 dans l’évêché de Laon. Trois ardoises gravées de notations musicales ont été mises au jour lors de fouilles archéologiques réalisées dans l’enceinte abbatiale entre 2010 et 2012. Pour deux d’entre elles, ces inscriptions consistent uniquement en des portées. Pour l’autre ardoise, des notes de musique ont, en outre, été dessinées.Un premier recensement indique que ce type d’artefact n’est pas isolé, trente-trois objets similaires ont en effet été dénombrés. Ils sont tous datés des xve-xve siècle. Dans l’état actuel des recherches, l’aire géographique de ces découvertes s’étend du sud-ouest de la France aux îles Britanniques en passant par la Bretagne, l’Île-de-France, la Picardie, la Belgique et les Pays-Bas.L’essentiel de ces ardoises ont été retrouvées en contexte ecclésiastique. Leur examen fait ressortir des disparités tant au niveau de la forme des ardoises que des dimensions, parfois difficiles à apprécier, et des inscriptions qui y sont portées. A minima, des portées sont présentes (à l’exception de l’exemplaire de la chapelle de Lopikerkapel, les notes sont en notation blanche mesurée). Dans d’autres cas, l’intention de réaliser des supports destinés à être réutilisés est patente.Ces différences nous ont conduits à définir trois catégories d’ardoise. Les premières, sur lesquelles sont inscrites des portées et, de façon occasionnelle des notes, ont été utilisées comme simple support à noter de la musique. Après chaque usage, elles sont effacées. Ces supports ont ainsi pu servir pour l’apprentissage de la composition ou pour l’entraînement à la concordance des voix. Les ardoises 2 et 3 de Prémontré ont été rangées dans ce groupe. Des extraits musicaux sont intentionnellement gravés sur les schistes de la deuxième catégorie mais leur usage est unique. L’emploi de ces ardoises comme support temporaire de composition peut être proposé. Une fois l’extrait recopié, l’ardoise est jetée. La troisième catégorie, numériquement moins importante, est constituée d’ardoises à usages répétés. Ces schistes pourraient avoir été utilisés dans l’apprentissage par mémorisation ou comme supports pour des choristes. L’exemplaire 1 de Prémontré, classé dans cette catégorie, est le plus complet : il est exceptionnel par son état de conservation et par la longueur du fragment musical gravé. Chacune de ces ardoises pourrait donc avoir été utilisée dans la composition ou l’apprentissage de la musique.

The Carved Slates from the Abbey of Prémontré (Aisne), a Material for Musical Notation in the 15th-16th Centuries. The abbey of Prémontré was founded in 1121 in the diocese of Laon. Three slates with engraved musical notations were discovered during the archaeological excavations conducted within the walls of the abbey between 2010 and 2012. On two of them, the inscriptions were only musical staves. On the third slate, musical notes were also drawn. A first inventory showed that these artifacts were not isolated. Thirty-three similar objects had indeed been found. They were all dated to the 15th-16th centuries. In the light of the current knowledge, the geographic area of these discoveries goes from southwestern France to the British Isles, through Britany, Île-de-France, Picardy, Belgium and Netherlands. The biggest part of these slates were discovered in an ecclesiastical context. Their examination reveals disparities regarding their shape and their dimensions, which are sometimes difficult to assess, as well as the inscriptions engraved. At a minimum, musical staves are engraved on them (except for the example from Lopikerkapel, the notes are drawn in white mensural notations). In other cases, the purpose of making materials intended to be reused is obvious. These differences lead us to define three slate categories. The first ones, upon which staves and, more occasionally, notes are inscribed, were used as simple materials for musical notation. After each use, they were removed. These materials were thus used to learn compositions or to train voice concordance. The second and third slates from Prémontré have been classified in this category. Musical excerpts were intentionally carved on the schists of the second category, but their use was unique. It can be assumed that these slates were used as temporary materials for composition. Once the excerpt is copied, the slates were thrown away. The third category, which was the numerically least important, was made up of slates for a multiple use. These schists might have been used to learn by memorization or as materials for choristers. The first example from Prémontré was classified in this category and is the most complete: it is exceptional considering its well-preserved state and the length of the engraved musical excerpt. Each slate might have been used to compose or learn music.

Notenschrift des 15. u. 16. Jhs. auf gravierten Schiefertafeln aus der Abtei Prémontré (Picardie). Die Abtei Prémontré wurde 1121 in der Diözese Laon gegründet. Bei Ausgrabungen in ihrem Bereich wurden zwischen 2010 und 2012 drei Schiefertafeln mit eingravierten Notenschrift gefunden. Zwei davon trugen nur Liniensysteme, die dritte auch Noten. Nach einer ersten Bestandsaufnahme sind solche Funde nicht vereinzelt, denn es wurden 33 ähnliche Objekte erfasst, alle aus dem 15. und 16. Jh. Beim gegenwärtigen Forschungsstand verteilen sie sich von Südwestfrankreich bis zu den Britischen Inseln über die Bretagne, die Île-de-France, die Picardie, Belgien und die Niederlanden. Die meisten dieser Schiefertafeln wurden in einem kirchlichen Umfeld gefunden. Unterschiedlich sind ihre Formen, ihre Größe – die zum Teil schwer einzuschätzen ist – und die Aufschriften, die sie tragen. Zumindest sind Notensysteme vorhanden (die Noten sind in weißer Mensuralnotation, mit Ausnahme der Tafel aus Lopikerkapel). In manchen Fällen wollte man offenkundig wiederverwendbare Schriftmaterialien schaffen. Aufgrund dieser Unterschiede haben wir drei Sorten von Schiefertafeln abgegrenzt. Die ersten tragen Notensysteme und gelegentlich Noten; sie dienten einfach dazu, Musik zu notieren. Nach jedem Gebrauch wurden die Noten ausgewischt. So konnten diese Tafeln dem Erlernen der Komposition oder dem Üben des Zusammensingens dienen. Die Tafeln 2 und 3 aus Prémontré gehören zu dieser Kategorie. Auf die Schiefertafeln der zweiten Gruppe wurden Auszüge einer Komposition absichtlich eingraviert, so dass sie nur einmal benützt werden konnten. Es wird sich also wohl um temporäre Träger des Notentextes gehandelt haben. War dieser einmal abgeschrieben, wurde die Tafel weggeworfen. Die dritte, weniger zahlreiche Kategorie umfasst Tafeln, die mehrfach benützt werden sollten. Diese könnten dem Auswendiglernen gedient haben, o der als Notenmaterial für Chorsänger. Das zu dieser Gruppe gehörende Exemplar Nr. 1 von Prémontré ist zugleich das Vollständigste; sein Erhaltungszustand ist ebenso außergewöhnlich wie die Länge des darauf eingravierten Musikfragments. Demnach könnte jede dieser Schiefertafeln zum Komponieren oder zum Erlernen von Musik verwendet worden sein.

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