20 décembre 2017
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Bernard Sellato, « Sultans’ Palaces and Museums in Indonesian Borneo : National Policies, Political Decentralization, Cultural Depatrimonization, Identity Relocalization, 1950-2010 », Archipel, ID : 10.4000/archipel.494
La politique de construction nationale de l’état centralisé indonésien, dans la décennie 1950, le conduisit à abolir les sultanats de l’archipel, qui avaient bénéficié sous l’administration coloniale néerlandaise d’un statut spécial négocié par traité. À Kalimantan (Bornéo), comme ailleurs dans le pays, les palais des sultans furent appropriés par l’état qui, après 1970, en transforma certains en musées. Ces musées de seconde génération exposaient des collections à teneur nationale et éducative et d’autres plus centrées sur l’histoire et les cultures locales. Après le retrait du président Soeharto en 1998, les lois de décentralisation accordèrent une large autonomie politique et économique aux régions. Dans de nombreuses régions, des descendants de sultans parvinrent à récupérer le trône de leur lignée et, aujourd’hui, demandent la restitution de leurs biens et tentent de se repositionner au cœur de la vie culturelle et politique, désormais plus intense et plus localisée, de leur région. La dernière décennie a vu l’apparition d’une troisième génération de musées, à l’initiative de diverses parties prenantes locales et/ou sous la gestion de l’administration régionale.