27 novembre 2020
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Brigitte Tambrun, « La technique du « point d’Argentan » dévoilée », Artefact, ID : 10.4000/artefact.4898
Comment une technique de dentelle à l’aiguille qui était pratiquée au xviiie siècle par des femmes, et par des enfants dès l’âge de six ans, dans les manufactures d’Alençon et d’Argentan, est-elle devenue au xxe siècle un secret bien gardé au sein du monastère bénédictin d’Argentan ? Dans cet article nous montrerons que le « grand réseau d’Argentan » des ateliers de la maison Lefébure, reconstitué à Bayeux vers 1874, correspond à ce que l’on appelait au xviiie siècle un « champ de bride ». Or la technique d’exécution de ce « champ » est en fait minutieusement décrite dans une célèbre encyclopédie du xviiie siècle, celle de Panckoucke ; avant la Révolution française, ce point n’était donc pas tenu secret. L’Encyclopédie méthodique livre également des renseignements précieux sur les conditions sociales du travail du « Point » à l’aiguille, en ville et à la campagne ; nous les mettrons en perspective avec celles du xixe siècle.