23 décembre 2017
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Ana Longoni, « El mito de Tucumán Arde », Artelogie, ID : 10.4000/artelogie.1348
Je me penche dans cet article sur l’abondante et significative récupération que la réalisation collective Tucumán Arde (Argentine, 1968) a connue au cours des dernières décennies dans le monde académique comme dans celui des commissaires d’expositions. Mobilisée dans des contextes argumentifs fort hétérogènes, l’entrée de Tucumán Arde dans le « récit canonique » s’inscrit dans un double processus de légitimation : il apparaît comme un épisode fondateur de ce que l’on appelle l’« art conceptuel idéologique » et comme la référence pour toutes les tentatives ultérieures d’articuler art et politique en Argentine et sur la scène internationale. À partir de deux notions : celle de « dépaysement » (consacrée en 1968 par l’artiste argentin Ricardo Carreira) et celle de « montage de l’histoire » (proposée récemment par le théoicien français Georges Didi-Huberman), j’interroge la possibilité de confronter ce processus de « mythification » avec la possibilité de récupérer, aujourd’hui, la dimension critique de cette expérience.