La quête du sens. Repenser la question de l’interprétation dans l’analyse des politiques publiques

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3 septembre 2011

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Yannick Rumpala, « La quête du sens. Repenser la question de l’interprétation dans l’analyse des politiques publiques », Journal of Urban Research, ID : 10.4000/articulo.60


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Cette contribution propose de s’intéresser à la dimension interprétative de l’« analyse des politiques publiques ». Cette dimension a été mise en avant par un courant de recherches qui semble avoir bénéficié d’un écho moins important dans la sphère francophone que dans la sphère anglo-saxonne. Sous différentes formes, ce courant est défendu par des auteurs influents comme Frank Fischer, Dvora Yanow, Mark Bevir, r.a.w. rhodes. Il se distingue des travaux français qui prétendent intégrer la question du sens par une approche le plus souvent qualifiée de « cognitive ». Par la mise en perspective de ce courant de recherches qui prétend prolonger un « tournant interprétatif », l’objectif de cette contribution est notamment de ressaisir ce que peut être un travail analytique sur les politiques publiques, précisément en soulignant les lacunes que peut engendrer l’absence d’une appréhension interprétative. De fait, beaucoup de travaux récents touchant ce qu’il est convenu d’appeler l’« analyse des politiques publiques » ou la « sociologie de l’action publique » font preuve d’un grand raffinement sociologique dans leurs analyses. Le lecteur peut souvent y voir des jeux d’acteurs minutieusement étudiés, mais il peut ressentir un manque dans la mesure où il n’a tout aussi souvent guère de clés pour saisir le sens de ces activités. La question peut donc se poser de la recherche d’un positionnement différent dans la manière d’élaborer l’analyse à partir des informations recueillies. Dégager des raisons ou des causes ne relève pas du même ordre de pensée que saisir un sens. Une démarche interprétative peut réduire les risques de confinement dans la sophistication d’une micro-analyse ; en évitant de faire des processus étudiés des épisodes particuliers et presque indépendants de leur contexte d’origine, elle peut ouvrir vers des possibilités d’appréhension du rôle des interventions institutionnelles par rapport à des évolutions sociales de fond. Cette fertilité analytique peut même s’avérer d’autant plus nécessaire que la période actuelle donne fréquemment une image d’immersion dans un mouvement de changements profonds.

This contribution proposes to take an interest in the interpretive dimension of policy analysis. This dimension has been put forward by a current of research which seems to have enjoyed less notoriety in French-speaking circles than in Anglo-Saxon ones. In various forms, this current is defended by influential authors like Frank Fischer, Dvora Yanow, Mark Bevir, and R.A.W. Rhodes. It can be distinguished from French research work which claims to integrate the question of meaning with an approach generally described as “cognitive”. By putting into perspective this research trend, which claims to extend an “interpretive turn”, this contribution aims in particular at seizing the possible nature of analytic research on public policies, by underscoring the possible pitfalls stemming from a lack of interpretive understanding. As a matter of fact, most recent studies concerning what is commonly called “public policy analysis” or “sociology of public action”, show a great sociological refinement in their analyses. Interplay between actors is often thoroughly studied, but lacks are nonetheless manifest insofar as the reader is provided with hardly any elements to seize the meaning of these activities. The question that can thus be asked is that of a different positioning in the way of working out the analysis from the collection of information. Bringing out reasons or causes does not concern the same nature of thought than seizing meaning. An interpretive approach can reduce the risks of limiting research to the sophistication of a micro-analysis. By avoiding to transform the processes that are studied into particular episodes almost independent from their original context, such an approach can help understand the role of institutional interventions in relation to fundamental social evolutions. This analytical fertility can prove all the more necessary since the present period is often described as being one of major changes.

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