18 juin 2015
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Anne Robin, « Le corps exilé dans le Décaméron », Arzanà, ID : 10.4000/arzana.225
Faisant l’hypothèse que la représentation du corps exilé dans le Décaméron dit quelque chose de la manière dont Boccace voit l’exil, on met en évidence cette représentation qu’on interprète au moyen de l’anthropologie historique. Il apparaît ainsi que la pérégrination n’est pas un aspect essentiel de l’exil pour Boccace, au contraire de l’aliénation à la fois économique et sentimentale. Mais l’enseignement le plus important de cette représentation du corps exilé concerne l’identité. À travers des métamorphoses vestimentaires et physiques, l’exilé perd son identité, connaît un bouleversement de tout son être pouvant aboutir à l’animalité et à la mort, deux états différents, mais ayant en commun d’être une forme du non-humain. Dans le Décaméron l’exil, parce qu’il désocialise, mine donc en profondeur l’identité et l’humanité.