Ritual Terroir

Fiche du document

Date

22 avril 2021

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/embargoedAccess


Mots-clés

terroir terroir rituel cultes locaux taoïsme vitalité terroir ritual terroir local cults Daoism vitality terruño terruño ritual cultos locales taoísmo vitalidad


Citer ce document

Adam Yuet Chau, « Ritual Terroir », Archives de sciences sociales des religions, ID : 10.4000/assr.58331


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr Es

The French term "terroir" has entered the English language carrying more or less the same viticultural and culinary references. Despite its close English-language cousin "terrain" and "territory", terroir is a lot more than things having to do with the earth. It is a particular and dynamic "compositional assemblage" (Chau, 2012) of all elements that contribute to the unique qualities of a product (be it wine, foie gras or mushroom): climate, weather, topography, soil, precipitation, drainage, exposure to sunlight (duration, direction, intensity, etc.), disasters, ecology (including flora and fauna), human intervention (e.g. irrigation, fertilisers, weeding, introduction of cultivar and other bio-elements, fermentation and other procedures, craftsmanship and handling), etc. The deliberate, modern-day construction and privileging of terroir is a reaction against "soulless" mass production, against food and drink with no traceable origin because they have been industrially produced (with the help of globally-produced chemical fertilisers and feed), mixed and packaged. I propose to look at the production of power-laden religious sites through the lens of "ritual terroir", using examples from Chinese religious practices (drawn from my own fieldwork). Just like food and drink, some religious practices are extremely translocalisable and, even as they are always adapted to specific local conditions as they spread across the globe (e.g. Zen Buddhism, evangelical Christianity, Tibetan Buddhism, post-colonial and post-Cold-War Islam), many thrive precisely because of a delinking between the practices and any particular site or terroir. On the other hand, some other religious practices are resolutely spatially grounded in the production of specific religious sites and draw spiritual power from these sites. I will present the case of the Dragon King Valley (Longwanggou) in northcentral China to illustrate the workings of ritual terroir. Like all local cults, the reputation and efficacy of the Black Dragon King depend on an ensemble of site-specific features that combine geographical and human input.

Le terme français « terroir » est entré dans la langue anglaise en s’appliquant à peu près aux mêmes références viticoles et culinaires. Malgré ses proches cousins anglais terrain et territory, « terroir » signifie bien davantage que le seul rapport à une « terre ». C’est un « assemblage » original et dynamique, composé de tous les éléments qui contribuent aux qualités uniques d’un produit (vin, foie gras ou champignons) : climat, météorologie, topographie, sol, précipitations, drainage, ensoleillement, sinistres, environnement (flore et faune), interventions humaines telles l’irrigation, l’usage d’engrais, le désherbage, l’introduction de cultivars et autres bio-éléments, la fermentation et autres procédures de bonification, la fabrication et la manutention, etc. Construction intentionnelle et moderne, le « terroir » s’inscrit en réaction contre une production de masse jugée « sans âme », contre des aliments et des boissons sans traçabilité d’origine parce qu’ils sont produits à l’échelle globale, à l’aide d’engrais chimiques ou d’aliments industriels, puis mélangés et conditionnés. Je propose d’étudier la fabrique de sites religieux à forte intensité à travers le prisme du « terroir rituel », à partir d’exemples de pratiques religieuses chinoises tirées de mon propre travail de terrain. Tout comme la nourriture et les boissons, certaines pratiques religieuses sont très faciles à transposer d’un lieu à l’autre et, en dépit de leur capacité à s’adapter à des conditions locales, leur prospérité mondiale (qu’il s’agisse du bouddhisme zen, du christianisme évangélique, du bouddhisme tibétain, de l’islam postcolonial et post-guerre froide) repose précisément sur la déconnexion entre ces pratiques et leur site ou leur terroir d’origine. À l’inverse, certaines pratiques religieuses s’enracinent de manière décisive dans l’espace de sites religieux spécifiques dont elles tirent leur puissance spirituelle. J’analyse ici le cas exemplaire de la Vallée du Roi Dragon (Longwanggou), au centre-nord de la Chine, pour illustrer ce travail du terroir rituel. Comme tous les cultes locaux, la réputation et l’efficacité du Roi Dragon dépendent d’un ensemble de caractéristiques, tout à la fois géographiques et humaines, spécifiques à ce site.

El término francés "terroir" entró en el idioma inglés aplicando aproximadamente las mismas referencias culinarias y viticolas. A pesar de sus primos cercanos terreno y territorio inglés, "terroir" significa mucho más que una simple relación con "tierra". Se trata de una "mezcla" original y dinámica de todos los elementos que contribuyen a las cualidades únicas de un producto, vino, foie gras o setas: clima, meteorología, topografía, suelo, precipitación, drenaje, insolación, desastres, medio ambiente (flora y fauna), intervenciones humanas como riego, uso de fertilizantes, deshierbe, introducción de cultivares y otros bioelementos, fermentación y otros procedimientos de mejora, fabricación y manipulación, etc. De construcción intencional y moderna, el "terruño" es parte de una reacción contra la producción en masa considerada "sin alma", contra alimentos y bebidas sin trazabilidad de origen porque se producen a escala global, utilizando fertilizantes químicos o piensos industriales , luego mezclados y empaquetados. Propongo estudiar la creación de sitios religiosos intensivos a través del prisma de la "tierra ritual", utilizando ejemplos de prácticas religiosas chinas extraídas de mi propio trabajo de terreno. Al igual que la comida y la bebida, algunas prácticas religiosas son muy fáciles de trasladar de un lugar a otro y, a pesar de su capacidad para adaptarse a las condiciones locales, su prosperidad global (ya sea budismo zen, cristianismo evangélico, budismo tibetano, poscolonial y posguerra fría) se basa precisamente en la desconexión entre estas prácticas y su sitio o tierra de origen. Por el contrario, algunas prácticas religiosas están enraizadas decisivamente en el espacio de sitios religiosos específicos de los que derivan su poder espiritual. Analizo aquí el caso ejemplar del Valle del Rey Dragón Negro (Longwanggou), en el centro-norte de China, para ilustrar este trabajo ritual de la tierra. Como todos los cultos locales, la reputación y la eficacia del Rey Dragón Negro dependen de un conjunto de características, tanto geográficas como humanas, específicas de este sitio.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en