Barbarisation moderne des guerres dans l’empire global : le paradigme de la guerre de banlieue

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5 avril 2005

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Alain Joxe, « Barbarisation moderne des guerres dans l’empire global : le paradigme de la guerre de banlieue », Astérion, ID : 10.4000/asterion.101


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Alain Joxe entend quant à lui partir du champ stratégique (vs juridique, psychologique, politique, social, religieux), d’où sa proposition d’un examen d’« identités stratégiques » (identités préconstituées des forces en présence projetées dans un temps long d’avant le combat) pourvues elles-mêmes de « modules génétiques » de leurs représentations (par exemple Gilgamesh) et où comptent les échelles d’organisation de la protection (la fixation des échelles étant un moyen de donner un lieu aux mutations importantes qui rapprochent de la barbarisation). Il s’interroge sur le fait que nous soyons ou non aujourd’hui à un moment de « rupture systémique ». Les États-Unis depuis la chute du mur constituent un nouvel empire dans la mesure où, pour la première fois, il peut apparaître comme « unique ». Sous Bill Clinton, cet empire d’abord économique n’était pas stratégiquement fondé sur l’existence de « barbares » dans un « ailleurs » quelconque et était donc dépourvu de limes, ce qui est en train de changer avec George W. Bush par la redéfinition d’un ennemi déterminé et présent. Le nouveau militarisme américain relève d’une régression vers une nouvelle territorialisation liée à la perte initiale de l’ennemi, d’où une contradiction du point de vue des échelles entre la conquête du monde par le capital et le maintien d’une présence militaire délimitée, sans pour autant que n’émerge une représentation claire de la sécurité des États-Unis ni une pensée claire de ce que peut être dans ce cas la fonction de protection de l’État. L’horizon est celui de la reconstitution d’une périphérie barbare dans un monde pourtant dépourvu de limes (cf. paradigme de la guerre de banlieue, la création d’un ennemi étant nécessaire pour réaffirmer le rôle protecteur de l’État). La logique de la nouvelle guerre asymétrique du fort au faible fait que la force des uns est tellement supérieure qu’elle les rend incapables de penser les éléments nouveaux et différents d’une situation. Voulant maîtriser toutes les échelles, l’hyperpuissance court le risque d’arriver ainsi à toutes les échelles de barbarie.

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