L’argumentation sophistique au miroir du songe chez Vivès

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16 décembre 2019

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Alice Vintenon, « L’argumentation sophistique au miroir du songe chez Vivès », Atalaya, ID : 10.4000/atalaya.4047


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Dans l’entreprise de refondation de la dialectique qui anime Vivès dans son De disciplinis (1531), la disqualification de l’argumentation « sophiste » recourt volontiers à la caricature et au grossissement satirique. L’usage critique du vocabulaire du « songe » contribue à la déréalisation de l’adversaire, tout en servant, en creux, de faire valoir aux connexions logiques dont le traité de Vivès expose les règles. À travers une comparaison avec le Phantasticus de Raymond Lulle, l’article présente les significations particulières du lexique de la fantaisie dans les textes satiriques de Vivès. Il s’interroge aussi sur le choix que fait Vivès du terme « somnium » pour désigner l’un de ses propres écrits, un apologue dans lequel le « songe » fictionnel reflète en miroir les « fantasmes » de l’argumentation « sophiste ».

In his De disciplinis (1531), Vivès aims at rebuilding dialectics. In order to discredit the «sophistic» ways of arguing, he often uses caricatures and satirical distortions. The critical use of the vocabulary of the «dream» tends to make the real and historical scholastic philosophers vanish, helping the author to defend the right rules of arguing that the treatise intends to deal with. Through a comparison with Raymond Lull’s Phantasticus, this paper unveils the specific meanings that the vocabulary of «fantasy» takes in Vivès’ satirical writings. It also tries to understand why Vivès chooses the word «somnium» as a title for one of his fictions, in which the fictional «dream» mirrors sophistic fantasmata.

Dentro del vituperio del De disciplinis (1531) contra la argumentación «sofista», Vives busca refundar la dialéctica. Recurre así a menudo a la caricatura y al énfasis satírico. El uso crítico del vocabulario del «sueño» contribuye a restar realidad al adversario, ofreciendo al mismo tiempo, de forma sesgada, un muestrario de las conexiones lógicas de las que el tratado vivesiano expone las reglas. Mediante una comparación con el Phantasticus de Ramond Llull, el artículo pretende aclarar las significaciones particulares del léxico de la fantasía en los textos satíricos de Vives. Se propone así una interrogación sobre la elección de Vives del término «somnium» para designar uno de sus propios textos, un apólogo en el cual el «sueño» ficcional refleja como en un espejo los «fantasmas» de la argumentación «sofista».

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