Corps embryoïdes : biologie moléculaire et cellules vivantes

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3 juillet 2019

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Noémie Merleau-Ponty, « Corps embryoïdes : biologie moléculaire et cellules vivantes », Ateliers d'anthropologie, ID : 10.4000/ateliers.11031


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L’ethnographie d’une technique de recherche fondamentale en biologie du développement (la production de corps embryoïdes ou EB) montre comment des cellules sont des matériaux de travail pour une approche scientifique qui repose sur une conception moléculaire de la vie et connecte différentes espèces. Cependant, ces corps, qui ne sont pas des embryons même s’ils leur ressemblent, renvoient à des conceptions vitales dépassant une approche simplement moléculaire. L’article montre comment certains biologistes réagissent avec des émotions fortes qui associent les cellules à une forme d’autonomie. Par ailleurs, la contextualisation de la recherche fondamentale à partir de ses interfaces avec la fécondation in vitro montre comment un embryon créé et protégé par un projet parental peut changer de laboratoire et devenir amas de cellules ou matériel de laboratoire. L’embryon humain doit être d’abord implanté dans la parenté – puis détaché de la parenté : on commence à l’humaniser, puis on arrête le processus humanisant pour le métamorphoser en lignée de cellules-souches embryonnaires humaines. Les corps embryoïdes sont des matériaux de laboratoire construits qui sont également pétris par des émotions et des marges, passées et futures, au creux desquelles bat le rythme organique du vivant.

The ethnography of a basic research technique in developmental biology—the production of embryoid bodies (EB)—shows how cells are the work materials for a scientific approach that is based on a molecular conception of life, and connects different species. However, these bodies, which are not embryos even if they resemble them, reflect conceptions of life that go beyond a simply molecular approach. The article shows how some biologists react with strong emotions that link the cells to a kind of autonomy. Furthermore, contextualising the fundamental research based on these interfaces with in vitro fertilisation shows how an embryo created and protected by a parental intent can change laboratories and become a mass of cells or laboratory material. The human embryo must first be inserted into a kinship—then detached from that kinship: one begins humanising it, then halts the humanising process to metamorphose it in a lineage of human embryonic stem cells. Embryoid bodies are constructed laboratory materials that are also steeped in emotions and profit margins, pasts and futures, in the recesses of which beats the organic pulse of the living.

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