3 juillet 2019
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Cristina Figueiredo, « Une nouvelle forme de renoncement ? », Ateliers d'anthropologie, ID : 10.4000/ateliers.11419
Au Japon, les dits hikikomori sont des jeunes qui restent enfermés chez eux, le plus souvent dans leur chambre au domicile parental. Ce retrait dure longtemps, de six mois à plusieurs années. En comparant des cas observés au Japon, en France, et aussi en pays touareg, l’article interroge cette claustration : peut-elle être comparée à une forme de renoncement ? Ou est-ce plutôt une plainte à l’adresse des proches, une manière paradoxale d’exprimer, par le corps enfermé, l’impossible engagement dans l’espace public où il ne trouve pas de place ? Comme si, en se mettant hors du monde, tel un initié ou un ermite, la personne cherchait une voie de sortie de la souffrance, en évitant de s’y confronter. La peur d’une forme de défragmentation de soi pourrait expliquer la conduite de ces jeunes. Majoritairement des garçons, qui sont sur le seuil du passage à l’âge adulte, ils éviteraient de soumettre leur corps à la tentation du désir, dans un monde où la surexposition de soi devient obligée.