17 janvier 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1277-7897
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2263-4746
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Yannick M. Blec, « Réinvention de la mémoire noire étatsunienne dans les récits du Black Arts Movement », Babel, ID : 10.4000/babel.8168
Les années 1960-70 sont une période clé de la reconstruction identitaire africaine-américaine, tant par les actions du Black Power Movement que par celles des groupes culturels associés comme le Black Arts Movement (BAM) et d’autres courants artistiques qui voulaient réinventer l’identité noire aux États-Unis en détruisant les paradigmes blancs. Cette « recréation » de l’identité noire étatsunienne est visible dans la façon dont des auteurs tels que William Melvin Kelley, Ishmael Reed et Amiri Baraka ont réinventé la mémoire commune africaine-américaine en détruisant catégoriquement les faits établis par les Euro-Américains, ou en les manipulant pour qu’ils correspondent davantage à l’idée d’autodétermination promue par le Black Power Movement et le BAM. La légende et la légendification, l’héroïsation et l’empathie pour les personnages opprimés font partie des procédés utilisés par les auteurs du BAM. Les subversions des stéréotypes par la transformation de la mémoire, l’utilisation du folklore diasporique ainsi que le transfert des topoï africains sur le continent américain sont autant de pratiques favorisant la reconstruction identitaire de la minorité noire dans la société étatsunienne.