23 janvier 2018
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marcel Bazin et al., « Le Projet de l’Anatolie du Sud-Est (GAP) dans son contexte national turc et régional moyen-oriental », Bulletin de l’association de géographes français, ID : 10.4000/bagf.596
Le bassin du Tigre et de l’Euphrate est caractérisé par un transfert massif de ressources hydriques depuis un cadre montagneux vers la plaine mésopotamienne, par l’étagement des groupes ethniques, Turcs et Persans à l’amont, Kurdes en position intermédiaire et Arabes en aval et par son découpage politique récent entre quatre États qui ont chacun mené leur propre politique de l’eau. La Turquie a ainsi mobilisé les eaux de l’amont du bassin dans le Projet de l’Anatolie du Sud-Est (GAP), ambitieux programme de développement intégré, à partir de 22 barrages, de la partie la plus pauvre du pays coïncidant avec l’aire de peuplement kurde. Les résultats obtenus restent fragilisés par la guérilla du PKK et sa répression par l’armée à l’intérieur et par la situation internationale : les États de l’aval, Syrie et Irak, ont lutté pour revendiquer des volumes d’eau plus importants, avant de sombrer dans la guerre civile et la fragmentation qui en résulte.