23 janvier 2018
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Roland Pourtier, « L’agriculture familiale et le portage féminin en Afrique centrale », Bulletin de l’association de géographes français, ID : 10.4000/bagf.740
L’Afrique centrale forestière se caractérise par une agriculture itinérante sur brûlis pratiquée dans un cadre familial. L’organisation sociotechnique du travail agricole, fondée sur une stricte séparation sexuelle, confère à la femme un rôle central dans le procès de production. Le transport des vivres, du champ au village ou au marché représente un effort physique considérable qui incombe à elle seule : le portage à dos de femme est la clé de voûte du système productif. Celui-ci a longtemps été caractérisé par la « sous-production » : faute de routes et de systèmes de commercialisation, les producteurs réglaient leur travail sur les besoins de l’autoconsommation. C’est la demande des marchés urbains qui a stimulé la production de surplus commercialisables. Les hommes participent désormais à une activité monétarisée. L’urbanisation, la densification des campagnes et une bonne articulation ville-campagne ont pour effet de réduire l’itinérance des cultures et de favoriser une évolution vers une plus grande fixité de l’agriculture familiale. A terme, le portage à dos de femme devrait céder la place à des moyens de transport motorisés de la production vivrière.