13 février 2020
https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Cyprien Richer et al., « L’évolution des mobilités actives dans la Métropole Européenne de Lille depuis dix ans : changement de modèle ou prolongement de tendance ? », Belgeo, ID : 10.4000/belgeo.35298
Les mobilités actives en France arrivent progressivement à l’agenda politique. Plusieurs facteurs (économiques, environnementaux, politiques,…) convergent vers une meilleure prise en compte de la marche et du vélo dans les métropoles européennes au cours de la dernière décennie (2008-2018). En particulier, la crise financière de 2008 accélère une tendance longue de dégradation des finances publiques qui amène à questionner l’horizon du seul report modal vers les transports collectifs. Dans ce contexte, nous proposons un retour d’expérience des politiques de déplacements de la Métropole Européenne de Lille (MEL) et plus précisément de l’évolution de l’usage des modes actifs depuis dix ans. La méthode s’appuie sur une exploitation originale des enquêtes mobilité de la métropole lilloise de 2006 et 2016, mais aussi de 1987 et 1997. Cette temporalité permet d’observer si la dernière décennie est marquée par un prolongement de tendances longues ou par un véritable tournant mobilitaire depuis la crise financière de 2008. L’analyse désagrégée de l’évolution des pratiques des mobilités actives met en évidence l’influence de deux variables : l’une individuelle, avec des contrastes importants notamment en fonction des classes d’âge et l’autre spatiale, avec creusement d’un déséquilibre entre une périphérie toujours plus dépendante de l’automobile et un centre où les modes actifs se stabilisent, voire augmentent comme nous l’observons avec le vélo.