11 janvier 2018
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Djamel Eddine Kouloughli, « Sur les notions de transitivité (taʿaddī) et d’intransitivité (luzūm). », Bulletin d’études orientales, ID : 10.4000/beo.4755
Cet article met en évidence l’existence de deux conceptions distinctes de la transitivité chez les grammairiens arabes. L’une, traditionnellement associée à l’école de Baṣra et reprise par la doctrine canonique définit simplement comme transitif (mutaʿaddī) tout verbe qui admet un objet direct. L’autre, attribuée à l’école de Kūfa, ne considère comme transitifs que les verbes signifiant un procès dont le sujet est la source, et dont l’objet correspond à une entité extérieure, qui peut être affectée par ce procès (e.g. ḍaraba, « frapper »), soit produit par lui (e.g. banā, « construire »). En revanche, sont considérés comme intransitifs (lāzim) les verbes dénotant un processus qui reste interne au sujet, qu’ils admettent ou non un complément d’objet direct : c’est ce qui conduit les grammairiens de Kūfa à classer comme intransitifs les verbes en faʿila, où le complément d’objet dénote non pas la cible mais la source d’un procès qui affecte le sujet (e.g. ḥašiya, « craindre »). Il est intéressant de noter qu’une observation semblable a été faite, pour l’anglais et de manière totalement indépendante, par Henry Sweet au début du xxe siècle.