1 septembre 2010
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Denise Aigle, « L’histoire sous forme graphique, en arabe, persan, et turc ottoman », Bulletin d’études orientales, ID : 10.4000/beo.58
L’écriture de l’histoire dans le monde islamique concerne à la fois l’aspect littéraire et la présentation matérielle du texte. Il existe dans le monde musulman des chroniques historiques qui présentent les données sous la forme de tableaux (ǧadwāl ; taqwīm) ou sous d’autres formes graphiques synthétiques, ce qui témoigne de la part des auteurs de leur volonté d’effectuer une sélection dans les faits. Une littérature que l’on peut qualifier de “para-historique” (ouvrages géographiques, dictionnaires biographiques, traités de chancellerie) utilisent également le mode graphique. Il semble que cette présentation de « l’histoire en images » apparaît surtout à partir du xive siècle et qu’elle se poursuit jusqu’au xixe siècle. Dans cet article, l’auteur s’interroge sur les origines et les motifs qui ont conduit les historiens à adopter cette présentation synthétique des données : besoins du public, acquérir rapidement une culture historique, fonction pédagogique et/ou politique ? L’étude de l’historiographie islamique présentée sous cette forme constitue un domaine de recherche tout à fait nouveau qui dans l’état de nos connaissances soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. En guise d’introduction, l’auteur examine quelques exemples de présentation des données sous forme graphique dans d’autres domaines que l’histoire (astronomie, médecine). Bien qu’il soit possible que les historiens aient été influencés par cette tradition utilisée pour les sciences, il se pourrait que l’origine soit à rechercher en amont de l’islam.