April 15, 2020
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Kristjan Toomaspoeg, « Ut die noctuque sic diligenter et fideliter ipsa debeant custodire. Quelques réflexions sur la carrière des officiers frontaliers du Royaume de Sicile sous Charles Ier et Charles II d’Anjou (1266-1309) », Publications de l’École française de Rome, ID : 10.4000/books.efr.6702
Une étude prosopographique de l'ensemble du personnel administratif angevin actif sur la frontière entre le Royaume et les États de l'Église permet de cerner 150 cas d'hommes qui ont effectué une vrai et propre « carrière », en arrivant quelquefois au sommet du parcours d'un officier. Parmi ces fonctionnaires se comptent les « maîtres des pas », donc responsables du contrôle militaire et douanier de la frontière, les « capitaines de la Montagne » qui supervisent la zone autour du Monte Terminillo, les capitaines des villes stratégiques comme L'Aquila, mais aussi les plus modestes châtelains des forteresses royales et même quelques simples écuyers et soldats. Un autre parcours administratif était celui des juristes, actifs comme assesseurs des justiciers et capitaines et comme enquêteurs. Ces officiers représentent diverses typologies de carrière, mais parmi eux se distingue un groupe d’hommes d’origines provençales et françaises, quelquefois d’origines non illustres. L'étude doit affronter une série de problématiques, dont celle du rapport entre la féodalité et l'administration et celle de l'efficacité du gouvernement angevin. La question de base est, si le corps des officiers frontaliers, qui s’est formé comme un formidable exemple de la mobilité sociale médiévale, ait fini par se consolider et par représenter un milieu stable, un « corps de l’État » vrai et propre.