Centrale nucléaire : notre nouvelle « tour de babel »?

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September 29, 2020

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Julie Jebeile, « Centrale nucléaire : notre nouvelle « tour de babel »? », Presses universitaires de Franche-Comté, ID : 10.4000/books.pufc.13647


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Abstract Fr En

Le Comité d’enquête sur l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima de la Tokyo Electric Power Company (TEPCO) a rendu, le 5 juillet 2012, son rapport final. Celui-ci est accablant. Ses conclusions témoignent, d’une part, d’un contrôle épistémique partiel et imparfait de la part du groupe humain -- constitué des employés de l’opérateur de la centrale et de l’organisme de contrôle -- sur la centrale nucléaire et son environnement. Elles rendent compte, d’autre part, de l’inertie de ce groupe dans la prise de décision et dans l’action qui doit immédiatement suivre. Cependant, peut-il en être autrement ? Un collectif d’humains, même préparé de la meilleure façon au risque nucléaire, n’est-il pas de facto assujetti à l’imperfection épistémique et à une certaine inertie ? Dans cet article, je m’intéresse plus particulièrement au groupe d’ingénieurs qui, dans les bureaux d’étude, conçoit les centrales nucléaires et modélise les scénarii accidentels afin de calculer leur probabilité d’occurrence, prédire leurs conséquences et proposer des solutions. Je soutiens que ce groupe, aussi préparé qu’il soit face au risque nucléaire, ne peut asseoir un contrôle épistémique suffisant sur la machine nucléaire, car des difficultés insurmontables s’y opposent de fait.

On July 5, 2012 the Investigation Committee on the Accident at the Fukushima Nuclear Power Stations of the Tokyo Electric Power Company (TEPCO) issued a final, damning report. Its conclusions show that the human group -- constituted by the employees of TEPCO and the control organism -- had partial and imperfect epistemic control on the nuclear power plant and its environment. They also testify to a group inertia in decision-making and action. Could it have been otherwise? Is not a collective of human beings, even prepared in the best way against nuclear risk, de facto prone to epistemic imperfection and a kind of inertia? In this article, I focus on the group of engineers who, in research and design offices, design nuclear power plants and model possible nuclear accidents in order to calculate the probability of their occurrence, predict their consequences, and determine the appropriate countermeasures against them. I argue that this group is prone to epistemic imperfection, even when it is highly prepared for adverse nuclear events.

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