5 juillet 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
I. Pluta, « Anatomia electronica ou le théâtre du corps et du média », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.80738
Izabella Pluta explicite ici la notion d’anatomie électronique en analysant différents traitements du corps – en tant que matériau de la représentation – dans les spectacles intégrant les « nouveaux » médias. Elle distingue notamment deux mouvements principaux dans cette fabrique théâtrale du corps : « la théâtralisation d’un corps robotique et virtuel » – ou « théâtre du cyborg » – (Stelarc, Marcel-lí Antúnez Roca) et la mise en scène d’une « corporalité composite » (LeCompte, Lahmann, Ouramdane) à l’origine de ce qu’elle appelle l’anatomie électronique. Si les premiers augmentent le corps de prothèses technologiques (et finalement densifient la présence en chair et en os… et en métaux), la seconde joue davantage sur la représentation du corps – au croisement du réel et du virtuel – qui, elle, permet de mettre en avant la déréalisation du corps (images projetées, corps fragmentés) dans le processus même de mise en présence. Outre le fait que ces représentations du corps côtoyant (complétant ou remplaçant) les acteurs, danseurs ou performeurs en scène, invitent à interroger les ressorts de la représentation théâtrale (jeu de l’acteur, espace, temps, présence), elles soulignent également les traits d’une reconfiguration singulière du corps, qui se veut à la fois reflet, produit (et stratégie d’assimilation) tant de notre époque que de notre culture, toutes deux marquées par la médiatisation.