30 janvier 2024
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Nathalie Massip, « The Role of the West in the Construction of American Identity: From Frontier to Crossroads », Anglophonia Caliban/Sigma, ID : 10.4000/caliban.486
L’Ouest américain est souvent présenté comme ayant un statut à part dans la construction de l’identité américaine. Ecrivant à la fin du dix-neuvième siècle, le père fondateur de l’histoire de l’Ouest, Frederick Jackson Turner, considère que la singularité du caractère américain résulte de l’expérience de la Frontière. C’est en participant au peuplement de l’Ouest, au contact de la Frontière, loin de l’Est et de l’Europe, que l’Américain se serait construit. Cette "exception américaine" ("exceptionalism") est mise à mal par les générations suivantes d’historiens. Les études de la deuxième moitié du vingtième siècle insistent, notamment, sur la diversité du peuplement et de la population de l’Ouest, nourris de vagues successives d’immigration. La conception de l’Ouest en tant que région marque alors le passage à une histoire régionale, loin de la vision turnérienne, qui assimilait l’histoire de la nation à celle de l’Ouest. Plus récemment, les spécialistes du domaine ont cherché à replacer l’Ouest dans un contexte international, en le présentant comme un carrefour où se sont croisés des peuples venus non seulement de l’Est, mais aussi du Sud, du Nord, et de l’Ouest. Véritable point de rencontre de nations et d’empires dès l’époque coloniale, région aux frontières internationales, l’Ouest semble se nourrir, aujourd’hui encore, de ces relations, contacts et interactions entre les peuples.