31 mai 2021
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Jean-Jacques Wunenburger, « Une poétique alchimique et cosmique : vigne, vin, alcool chez Gaston Bachelard », Carnets, ID : 10.4000/carnets.12809
Le vin comme d’autres alcools et drogues distille un imaginaire culturel de la substance végétale, dont les polarités opposées semblent le signe d’un archétype. Né des propriétés naturelles et symboliques de la vigne, le vin est le fruit d’une habile fermentation qui allie travail de substances et travail du vigneron. De la production à la consommation, le vin est le fruit d’une dialectique subtile de contraires, eau et vin, terre et ciel, or et sang, chaud et frais, universel et singulier, largement déployée dans la rêverie, comme l’illustre Gaston Bachelard. On peut même élargir cette bipolarité jusque dans les rites sociaux où coexistent les contraires du dionysisme/christianisme sacré et de l’ivresse noachite avilissante. Si le vin est inséparable dans la mythologie de Dionysos/Bacchus, ce dieu de l’ivresse est semblable alors à Janus, divinité aux deux visages.