31 janvier 2018
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Oyono Diane Aymard Obono, « Le paradigme du bouc émissaire chez Maupassant : une démythification narrative », Carnets, ID : 10.4000/carnets.2441
Le regard que l’on porte à l’autre détermine notre conception du bouc émissaire. Qu’il devienne le souffre-douleur ou la bête noire, il n’est rien d’autre qu’une solution à des difficultés sociétales par lesquelles l’injustice et la violence sont les derniers ressorts. Nous abordons l’utilité de la théorie mimétique dans les études littéraires qui est de dévoiler le mécanisme victimaire, l’existence des boucs émissaires et de déceler par cela l’idéologie de l’auteur. On rappellera les différents sens donnés à cette notion au fil des siècles, notamment le sens biblique, le sens anthropologique ou rituel de la victime émissaire, enfin le sens psycho-social ou moderne. Pierre et Boule de Suif illustrent le paradigme moderne du bouc émissaire. Ils vont subir les grandes étapes du mécanisme victimaire, passant de la crise mimétique à leur sacrifice. En nous permettant de percevoir le processus du bouc émissaire dans ses textes, Maupassant s’érige en démythificateur de la violence collective.