23 octobre 2020
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Andrea Allerkamp, « “Spekulation aus lauter Luft”: Kants Polemik wider die schlafende Vernunft », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.11927
Autre face de la réalité, le rêve est un élément perturbateur pour la pensée dans l’état d’éveil. Et métaphore absolue (Blumenberg), le rêve expose en outre le procédé de la métaphorique. Déjà Descartes tente de saisir le rêve par les catégories de l’absence et de l’incohérence. Kant provoque une rupture : la connaissance qui s’assure elle-même de ses déterminations de concepts est maintenant à son tour l’indice que la raison métaphysique est endormie et n’a pas encore “fini de rêver”. Sa Geisterseherschrift n’est donc pas seulement une satire acerbe et alerte du succès de Swedenborg. Elle contient en plus le programme ultérieur d’une philosophie critique, d’un projet de la détermination des limites. La critique de Kant égratigne la parenté inquiétante entre métaphysique (d’ailleurs aussi la sienne) et enthousiasme. Trompeuses dans les deux cas, les rêveries empêchent de parvenir à une science “de la détermination des limites qui lui sont imposées par la raison humaine”.