29 mars 2019
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Elisa GOUDIN, « La matérialité à l’épreuve de l’Histoire », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.3343
En partant de l’analyse d’articles de presse et de textes publiés sur les réseaux sociaux, cet article vise à comprendre la façon dont, par l’activité narrative, on a cherché à donner un sens au projet de reconstruction du château de Berlin et à la destruction du Palais de la République. Le château de Berlin est un bon laboratoire d’analyse du lien entre matérialité et narration car sa valeur patrimoniale a été détachée de sa dimension matérielle : normalement un patrimoine est un héritage qui suscite de l’émotion car les vieilles pierres sont là pour nous laisser imaginer le passé. Or, dans ce cas, c’est le discours qui médiatise le temps matérialisé de cet objet patrimonial, puisque le château est neuf. En un sens, matérialité et narration sont en contradiction : la matérialité nous indique qu’il n’est pas le château original, mais le choix des registres discursifs de la renaissance, de la guérison d’une blessure de l’histoire, sont là pour donner le sentiment qu’il peut malgré tout prétendre être le château.