3 juillet 2019
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Cordula Greinert, « „Man höre diesem Nietzsche eindringlicher zu, als dem, der anders spricht.“ », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.4345
Dans son essai sur Friedrich Nietzsche de 1938, Heinrich Mann met en œuvre différentes stratégies argumentatives afin de démonter les mythes créés par les nationaux‑socialistes autour de Nietzsche : tantôt, il puise dans la pensée du philosophe elle‑même pour réfuter ce mythe, tantôt il choisit de mettre en lumière l’ambivalence de la philosophie nietzschéenne pour contrecarrer sa récupération réductionniste au service d’une dictature violente. Il emploie par ailleurs des contre-mythes français et propose une réinterprétation du mythe nietzschéen du « surhomme », stratégie vouée à l’échec, cependant. Au-delà d’une approche purement stratégique, Heinrich Mann exprime son désaccord profond avec la philosophie politique de Nietzsche et son apologie de la violence, qui la rendait compatible avec les mythes nationaux-socialistes. Il reconnaît néanmoins en Nietzsche un grand penseur, non pas malgré, mais bien plutôt en raison même de ses contradictions.