18 novembre 2019
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Frédéric Weinmann, « Mehr Licht! La belle mort des classiques », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.5568
Vers le milieu du XIXe siècle, la définition du classique et la liste des auteurs considérés comme tels connaissent en France et en Allemagne un changement analogue : après Gervinus et Sainte-Beuve, les classiques deviennent les porte-parole de leur nation. Leurs œuvres passent pour représenter le sommet indépassable des différentes littératures européennes sous prétexte qu’elles incarnent l’esprit du peuple. Au fil des décennies, les arguments censés expliquer cette supériorité évoluent, mais même les attaques dirigées contre les idoles de la culture bourgeoise ne remettent pas fondamentalement en question le paradigme postromantique. Ce n’est qu’à partir des années 1970 que les chercheurs entreprennent de démontrer l’instrumentalisation de ces auteurs. Aujourd’hui, si ce qu’on peut à bon droit appeler le mythe classique est encore bien vivant dans l’opinion publique, une nouvelle lecture des œuvres dites classiques a réintroduit la dimension historique, c’est-à-dire le temps, dans une production longtemps tenue pour immortelle.