L’universalité de la sylloge épigraphique de Gaetano Marini (1742-1815) : le statut philologique des monogrammes du premier millénaire chrétien

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L’œuvre de Gaetano Marini (1742-1815) est encore largement ignorée de l’historiographie des dernières décennies du xviiie siècle. Il s’agit pourtant d’un épigraphiste, paléographe, archiviste et conservateur de tout premier plan : non seulement pour la qualité de ses recherches, mais aussi pour la place qui est la sienne, au Vatican, au cœur des réalisations muséales et des vicissitudes des confiscations napoléoniennes. Dans cet article, le cas des monogrammes chrétiens permet de circonscrire un nouvel aspect de sa contribution à la connaissance de l’imagerie tardo-antique. En effet, bien qu’inédits, les quatre volumes de ses Inscriptiones christianae latinæ et graecæ aevi milliarii de Marini bornent au prisme de l’épigraphie les nuances d’une méthode typologique dont il convient d’apprécier l’ampleur des aspects novateurs vis-à-vis d’un champ des études alors émergent.

The work of Gaetano Marini (1742–1815) is still largely unknown in the historiography of the last decades of the eighteenth century. He was, however, a first-rate epigraphist, palaeographer, archivist and curator: not only for the quality of his research, but also for his place at the Vatican, at the heart of the museum developments and the vicissitudes of the Napoleonian confiscations. In this article, the case of Christian monograms allows us to add a new aspect to his contribution to the knowledge to the imagery of Late Antiquity. Although they were unpublished, the four volumes of his Inscriptiones christianae latinæ et graecæ aevi milliarii see through the prism of epigraphy the nuances of a typological method whose innovations should be appreciated vis à vis a then emerging field of studies.