La frontiérisation de Malte : des centres fermés aux « citoyens-détectives »

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21 mai 2021

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Léa Lemaire, « La frontiérisation de Malte : des centres fermés aux « citoyens-détectives » », Champ pénal/Penal field, ID : 10.4000/champpenal.12604


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Cet article analyse le quotidien de ressortissants subsahariens ayant été détenus à Malte au début des années 2000. Son ambition est de montrer le rôle que jouent les citoyens, aux côtés des serviteurs de l’État, dans le processus de frontiérisation de l’île. Parallèlement à son adhésion à l’Union européenne en 2004, l’État maltais enferme de manière systématique et pour une période maximale de détention de 18 mois l’intégralité des ressortissants subsahariens secourus en mer et transférés sur l’île. Après avoir été détenus, ces derniers sont relâchés sur l’île où les discriminations à leur encontre sont extrêmement répandues. Cette recherche s’appuie sur des données collectées au cours d’enquêtes ethnographiques réalisées à Malte, entre 2010 et 2013, combinant observations participantes et entretiens semi-directifs. Les résultats de ces enquêtes ont montré que si les Subsahariens sont enfermés physiquement par les autorités maltaises à leur arrivée, ils sont ensuite confinés aux marges de la société par la population locale, tout au long de leur séjour sur l’île. À ce titre, l’exercice de discriminations transforme les citoyens maltais en gardes-frontières de la société insulaire. Je défends l’idée selon laquelle la fabrique des frontières n’est pas uniquement monopolisée par les forces de l’ordre mais peut impliquer des « citoyens-détectives ». Non seulement les frontières se situent aux limites de la souveraineté territoriale mais elles sont aussi dispersées dans toute la société́.

This article analyses the daily lives of Sub-Saharan nationals who were detained in Malta in the early 2000s. Its ambition is to show the role of citizens, alongside state servants, in the bordering of the island. In parallel with its accession to the European Union in 2004, the Maltese State systematically detains all Sub-Saharan nationals rescued at sea and transferred to the island for a maximum period of 18 months. After being detained, they are released to the island where discrimination against them is extremely widespread. This research is based on data collected during ethnographic fieldwork conducted in Malta between 2010 and 2013, combining participating observations and semi-formal interviews. The results of fieldwork showed that while Sub-Saharans are physically detained by the Maltese authorities upon arrival, they are then confined to the margins of society by the local population throughout their stay on the island. As such, the exercise of discrimination transforms Maltese citizens into border guards of the island-society. I support the idea that the production of borders is not only monopolised by the police and the army but can involve “citizen-detectives”. Not only are borders at the limits of territorial sovereignty, but they are also dispersed throughout society.

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