3 octobre 2020
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Michel Prum, « Le discours britannique sur la race », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, ID : 10.4000/chrhc.14543
Alors que le terme « race » a disparu des documents officiels français depuis la Seconde Guerre mondiale, il s’est maintenu à la même époque en Grande-Bretagne. On peut citer entre autres les trois grandes lois sur les « relations raciales », la « question raciale » du recensement décennal ou l’autorisation d’enquêter sur l’appartenance ethnique des employés dans les entreprises. Cet article cherche à comprendre le contexte historique de l’Angleterre victorienne qui a conduit à cette opposition entre les deux rives de la Manche. Il définit le darwinisme comme l’une des principales influences du débat autour de la « race » et analyse la position de Darwin, exprimée dans La Filiation de l’homme (1871). Darwin conclut à l’impropriété du concept de races humaines sans pour autant abandonner l’emploi de ce terme, au nom de la commodité. Ce choix pragmatique a de fait ouvert la voie à un traitement essentialiste des « races ».