29 décembre 2020
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Constance Lalo et al., « « Si cet homme n’avait pas été prêtre… » », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, ID : 10.4000/chrhc.15431
Depuis les années 1980, les violences sexuelles sont de plus en plus médiatisées en Occident. Or, cette couverture médiatique s’est d’abord concentrée sur la pédocriminalité au sein de l’Église catholique. Mais un tel cadrage implique-t-il une spécificité cléricale en la matière ? L’Église est-elle une institution patriarcale particulièrement violente ou n’est-elle qu’une manifestation parmi d’autres, au sein d’un continuum social, de la patriarcalité du pouvoir ? S’il apparaît aujourd’hui impossible de répondre avec certitude à cette question, cet article montre néanmoins que deux impensés du script catholique jouent à plein dans la résistance des catholiques à dénoncer et à gérer les pratiques pédocriminelles des prêtres en faveur de la protection et de la réparation des victimes : la difficulté à envisager la possibilité de l’abus de pouvoir, ce dernier étant conçu comme un service, et la difficulté à voir dans le consentement sexuel le point nodal de toute activité sexuelle, indépendamment de la « qualité » des partenaires concernés et de l’atteinte faite à l’institution lorsqu’un clerc est impliqué.