20 mars 2021
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Laurent Jeanpierre, « Commune de Paris et Commune des ronds-points », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, ID : 10.4000/chrhc.15828
Quelle fut la place de la référence à la Commune de Paris dans la mobilisation atypique des Gilets jaunes, en France, à partir de novembre 2018 ? Si l’on s’en tient à ses occurrences, elle resta restreinte par rapport à celle de la Révolution française. Si l’on se tourne vers les historiens, la comparaison ne tiendrait pas. Le spectre de 1871 est pourtant revenu dans le discours d’une partie marginale des Gilets jaunes autour de l’« assemblée des assemblées » initiée à Commercy, dans la Meuse. La Commune de Paris, en particulier son projet fédératif, est alors la métonymie d’un projet communaliste de réorganisation anticapitaliste et anti-étatique de la société, inspiré notamment de l’anarchiste nord-américain Murray Bookchin. Et le mouvement des Gilets jaunes gagne à être regardé comme une « Commune des ronds-points ». Pour saisir cette présence à la fois évanescente, insistante et partielle de la Commune de Paris parmi les Gilets jaunes, il serait utile de penser en termes de « survivance », comme nous y a invités Aby Warburg en matière artistique.