La Commune, une histoire plurielle

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Cet article évoque le renouvellement des analyses historiographiques de la Commune actuellement à l’œuvre. Les ouvrages La Commune de 1871, une relecture, dirigé par Marc César et Laure Godineau, et Commune(s), 1870-1871. Une traversée des mondes au XIXe siècle, de Quentin Deluermoz, sont l’occasion de mesurer les transformations dans l’étude d’un événement historique. Le décentrement géographique et temporel permet d’inclure des mobilisations provinciales ou impériales. Les parcours plus individuels permettent de saisir la façon dont s’affrontent et s’articulent les affects personnels et les structures inertielles. L’élargissement temporel ouvre vers le temps long des révoltes et des révolutions qui constituent, pour les acteurs et les actrices de la Commune, un répertoire disponible afin de proposer une nouvelle forme d’organisation sociale et politique. Les deux ouvrages ont en commun de faire droit à la plurivocité des lignes d’interprétation. En suivant les échos de l’événement à travers le monde, en suivant les ondes et leurs retours dans les affects, les manières de constituer un corps social ou d’établir un mode de gouvernement émancipateur, les historien·ne·s donnent à voir la fécondité d’une approche élargie de la Commune.

This article discusses the renewal of the historiographical analyses of the Commune currently at work. The books La Commune de 1871 a rereading directed by Marc César and Laure Godineau and Commune(s) 1870-1871. Une traversée des mondes au XIXe siècle, by Quentin Deluermoz are an opportunity to measure the transformations in the study of a historical event. The geographical and temporal decentring makes it possible to include provincial or imperial mobilisations. The more individual paths allow us to grasp the way in which personal affects and inertial structures are confronted and articulated. The temporal enlargement opens up to the long time of revolts and revolutions which constitute, for the actors of the Commune, a repertoire available to propose a new form of social and political organisation. The two books have in common the fact that the plurivocity of the lines of interpretation. By following the echoes of the event throughout the world, by following the waves and their return in the affects, the ways of constituting a social body or establishing an emancipatory mode of government, historians show the fruitfulness of a broad approach to the Commune.