12 janvier 2017
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Michael Broers, « The Napoleonic Gendarmerie. The state on the periphery made real », Crime, Histoire & Sociétés, ID : 10.4000/chs.1641
Cet article examine le fonctionnement de la gendarmerie française dans les territoires occupés durant les guerres napoléoniennes. En s’appuyant sur les écrits de deux des premiers commandants de la gendarmerie chargés de l’organiser dans la péninsule italienne et en Rhénanie , l’article montre que la gendarmerie était conçue par ses officiers supérieurs à la fois comme une force coloniale et comme une force porteuse d’une mission civilisatrice visant à répandre les institutions et les idéaux français. Ces textes révèlent également la complexité et la polyvalence de la gendarmerie qui englobait la lutte contre la criminalité – en particulier le brigandage –ainsi que la pacification des populations locales. Les relations avec ces dernières conduisaient du reste à des conflits entre les commandants – soucieux de maintenir une distance entre la gendarmerie et les populations visées – et les gendarmes pris individuellement – qui développaient des liens personnels avec elles et, dans de nombreux cas, s’intégraient et se mariaient localement. La mission civilisatrice s’appliquait non seulement aux territoires occupés mais aussi aux régions de France perçues comme attardées et insuffisamment contrôlées par Paris, de sorte que la gendarmerie est devenue un important instrument d’intégration nationale et impériale.