2 mars 2021
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Kevin Dekoster, « Hanged Bodies and Melancholic Minds », Crime, Histoire & Sociétés, ID : 10.4000/chs.2813
Cet article analyse certains développements majeurs dans l’investigation médico-légale des suicides au comté de Flandre pendant l’époque moderne. Deux des principaux rôles que les experts médicaux ont joués dans les procédures pour suicide sont distingués. Tout d’abord, ils étaient censés examiner les cadavres de présumés suicidés afin d’établir la cause réelle de la mort et de démasquer éventuellement des meurtres mis en scène comme des suicides par pendaison – un sujet très controversé dans la littérature médico-légale de l’époque. Deuxièmement, les médecins et chirurgiens flamands étaient de plus en plus souvent amenés à faire une déposition sur l’état mental des suicidés avant leur mort. Leurs déclarations étayaient la clémence judiciaire croissante qui a finalement abouti à la dépénalisation officielle du suicide en 1782. Bien que les preuves médicales de l’aliénation mentale aient été fréquemment utilisées dans les procès pour suicide au XVIIIe siècle, elles ne sont cependant jamais devenues un élément routinier de ces procédures judiciaires. Les experts médicaux ne témoignaient à ce sujet que s’ils avaient une connaissance personnelle de l’état mental d’un suicidé suffisante pour donner un avis correct sur sa prétendue folie. Par conséquent, si les médecins et chirurgiens flamands ont généralement associé le suicide à des troubles mentaux, ils n’ont pas été les principaux protagonistes de la dépénalisation du suicide.