Les études en anthropologie raciale en Corée colonisée : la défense des « origines communes nippo-coréennes » contre l’autochtonisme et le courant eugéniste (1916‑1940)

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8 novembre 2021

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Arnaud Nanta, « Les études en anthropologie raciale en Corée colonisée : la défense des « origines communes nippo-coréennes » contre l’autochtonisme et le courant eugéniste (1916‑1940) », Cipango, ID : 10.4000/cipango.4409


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 : La Corée colonisée (1905‑1945) vit se déployer sous l’égide du Japon des savoirs visant à la compréhension de la société de la « péninsule », dans un objectif à la fois académique mais aussi de légitimation du pouvoir japonais. Au sein de ce dispositif, la question de la saisie, de la compréhension et du classement des corps – qui avait d’abord constitué une obsession nationale au Japon comme en Europe – s’imposa comme l’une des grandes préoccupations des savants coloniaux. Ainsi les trois chaires d’anatomie de l’université impériale de Keijō (Seoul), fondée en 1924, incluaient-elles deux chaires d’anthropologie physique, une configuration inédite au sein des universités d’État japonaises. Ses responsables s’efforcèrent de démontrer la validité de la théorie des « origines communes entre Japonais et Coréens » au moyen de la biologie, théorie qui avait servi depuis 1910 à légitimer l’annexion par une « proximité de race » entre conquérants et conquis. Cependant, l’entre-deux-guerres allait voir la montée d’un discours ethniciste porté par le nouveau courant eugéniste, qui s’opposait à tout rapprochement entre le « peuple japonais » saisi comme pur et les populations colonisées. La seconde moitié des années 1930 et la période de guerre virent un affrontement entre deux visions opposées du Japon, entre empire ou peuple réethnicisé.

: Colonial Korea (1905‑1945) was the locus of numerous studies, under the supervision of members of the Japanese scientific community, which aimed at better understanding the “peninsula’s” society; their goals were academic as well as political, as they tried to justify Japan’s colonial domination. Within this scope of colonial knowledge, the grasping, understanding and classifying of bodies—an issue which had obsessed Japanese as well as European societies—constituted one of the main focus of the colonial researchers. Thus, the three chairs in physical anthropology of the Keijō Imperial University, founded in 1924 in Seoul, included two professorships in physical anthropology, a unique configuration within the Japanese state universities of the time. The professors in charge attempted to demonstrate, with the help of biology, the veracity of the “Japanese-Korean Common Origins” hypothesis, which has been used to justify the annexation of Korea to Japan in 1910 by arguing that Conquerors and Conquered were “racially akin”. However, a new trend, eugenics, began to develop an ethnicist and nativist discourse during the interwar period, in order to thwart any attempt to draw together the “Japanese people”—assumed to be “racially pure”—and the colonized peoples. The second half of the 1930s thus saw the development of an antagonism between two opposite visions of Japan, that of an Empire or a racially-defined people.

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