Les Hommes bleus du Sahara, ou l’autochtonie globalisée

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29 décembre 2011

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Résumé Fr En

Dans le Sahara marocain, les entrepreneurs de circuits de randonnées touristiques issus de la tribu des Nwâjî légitiment leur activité en se revendiquant comme autochtones. En examinant la façon dont ils manipulent concurremment divers ethnonymes et dont ils élaborent un patrimoine culturel disputé, localement, par les différents groupes susceptibles d’en contester « l’authenticité », on voit cette autochtonie se construire en fait dans des expériences de mobilité et de métissage. L’organisation de circuits favorise l’émigration à destination de l’Europe et le développement d’ONG pour la défense du nomadisme qui contribuent à la circulation de stéréotypes sur les « derniers nomades du Sahara », mais aussi à la reconnaissance d’une identité politique et culturelle au plan local, national et transnational. En adoptant le titre allégorique d’Hommes bleus, les prestataires nwâjî peuvent ainsi prétendre au statut d’autochtones.

In the Moroccan Sahara, a series of Nwâjî tribesmen are touristic entrepreneurs that organize desert treks for tourists, and commonly legitimize their activity by claiming to be indigenous. Examining the way they simultaneously manipulate various ethnonyms and develop a cultural heritage that is disputed by different local groups contesting their “authenticity”, this article shows how this indigeneity is fabricated through various mobilities and “métissages”. Organizing tourist circuits actually encourages emigration to Europe and the development of NGOs for the defence of nomadism. The latter contribute to the dissemination of stereotypes concerning the “last nomads of the Sahara”, and to the recognition of a cultural and political identity on the local, national and transnational levels. Adopting the allegorical name of “Blue Men”, the Nwâjî guides can finally define themselves and be recognized as indigenous.

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