Revisiter l’ancestralité aux Antilles

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2 octobre 2015

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esclavage Antilles Martinique ancêtres patronymes généalogie mémoire patrimoine slavery The Caribbean Martinique ancestors patronyms genealogy memory heritage


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Christine Chivallon, « Revisiter l’ancestralité aux Antilles », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.3698


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La question de l’ancestralité aux Antilles et à la Martinique en particulier est à considérer en rapport avec le système oppressif de l’esclavage ayant formé un obstacle à la formation de lignées reconnues. Les processus de nomination commandés de manière arbitraire par les autorités coloniales lors de l’abolition de l’esclavage ont renforcé la vision d’une société entièrement dépossédée d’elle-même. Certains, comme Édouard Glissant, ont vu dans ces procédures administratives la quintessence de l’atteinte profonde portée à la reconnaissance de soi. Dans cet article, je voudrais montrer qu’en dépit des dispositifs coloniaux de nomination, le patronyme a été le lieu d’un investissement intense s’offrant comme l’outil par excellence de désignation durable de lignées arrachées à l’univers des plantations. Je m’appuierai sur une recherche conduite auprès de descendants des protagonistes d’une insurrection anticoloniale datant de 1870 pour montrer l’attachement profond au patronyme et aux liens sociaux qu’il a permis de souder autour des ressources de l’ancestralité localisée. Je m’intéresserai également aux nouvelles expressions de l’ancestralité redevables de la scène publique mémorielle actuelle pour montrer comment la création de la catégorie « descendants d’esclaves » diffère de cette mémoire généalogique transmise, sans pour autant être le produit d’une invention détachée de l’expérience historique.

The issue of ancestrality in the Caribbean and in Martinique in particular is to be considered in relation to the oppressive system of slavery, which constituted an obstacle to the formation of well-established linages. The processes of naming instituted arbitrarily by colonial authorities at the abolition of slavery, further reinforced the idea of a society completely dispossessed of itself. For some authors, like Édouard Glissant, these administrative procedures represent the quintessence of the profound violation of self-recognition. In this article, I would like to show that despite colonial provisions on naming, patronym was an area of an intensive effort, constituting a perfect tool for a durable designation of linages pulled away from the universe of plantations. I will be relying on a research done on the descendants of the proponents of an anticolonial insurrection that took place in 1870 to show the strong attachment to patronym and the social bonds that it welded around localised resources of ancestrality. I will also be interested in new expressions of ancestrality, which draw heavily upon current public scene memorials, to show how the creation of the “descendants of slaves” category differs from this transmitted genealogical memory, without necessarily being the product of an invention detached from historical experience.

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