1 avril 2009
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Jean-François Bastin, « Etre et avoir à Kinshasa », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.454
Expériences de reportage pour la radio-télévision belge au Congo de 1980 à 2003. Il n’y a pas de progression logique dans le déroulement des faits mais une succession d’expériences originales, discontinues, peu prévisibles, témoignant sans doute d’un fonctionnement similaire de la société congolaise, souvent qualifié d’informel. Cette succession d’expériences pose une question lancinante : comment voir sans être vu ? Comment observer sans être soi-même observé, sans déranger l’ordre et le désordre des choses ? Est-il possible pour des Belges de filmer des Congolais, sans qu’interfère leur passé commun ? La vraie constante dans ces expériences est la relation des Congolais à la caméra professionnelle. Celle-ci est surtout perçue comme un objet étranger, blanc, extérieur, comme une caméra de surveillance, un objet décidément post-colonial, face auquel il faut se composer une attitude de défi et de fierté. L’auteur propose d’organiser ses tournages comme un échange, un donnant-donnant, où l’argent occupe une place importante, mais pas essentielle : qu’ils soient payés ou pas, les Congolais filmés sont finalement les seuls à décider de ce qu’ils donnent à la caméra. En contrôlant leur image, ils s’approprient une part du film.