27 novembre 2017
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Alexandre Roy, « The Beginnings of Japan’s Economic Hold over Colonial Korea, 1900-1919 », Cipango - French Journal of Japanese Studies, ID : 10.4000/cjs.1046
Pour cette première étude en français de l’économie coloniale japonaise, nous avons choisi de l’analyser à partir du cas de la Corée depuis l’aménagement des premiers rails japonais sur place en 1900 jusqu’à l’éclatement de la crise globale du joug colonial au lendemain de la Première Guerre mondiale (1919). La colonisation économique de la Corée promettait un développement important sur une terre étendue, peuplée et proche de la métropole. Elle a pourtant rapidement buté sur un certain nombre d’obstacles. Les infrastructures coloniales fondamentales, les finances et le chemin de fer, ont souffert tantôt d’un manque d’investissements, tantôt de la politique mandchourienne promue par Terauchi Masatake. La production industrielle et manufacturière resta marginale, malgré son développement relativement précoce et important : stimulé par une fièvre boursière à partir de 1916, le secteur s’effondra avec l’éclatement de la bulle en 1919. Commercialement, la colonie fut déficitaire en permanence et de manière exponentielle. La métropole n’y voyait qu’une source d’approvisionnements en riz et minerai de fer, alors même que la production coréenne ne pouvait concurrencer l’offre environnante (Indochine et Taiwan pour le riz, Chine pour le fer)… du fait du manque d’investissements. Cette faiblesse de la métropole en Corée rendit la domination japonaise particulièrement insupportable : l’effondrement de la bulle métropolitaine suivant la fin de la guerre mondiale fut aussi celui de tout espoir socio-économique en Corée. L’inflation galopante et l’absence de véritable politique de développement favorisèrent et précipitèrent l’avènement du Mouvement du 1er Mars 1919.