Comment écrire l’histoire des relations corps, genre, médecine au xxe siècle ?

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19 septembre 2013

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Delphine Gardey, « Comment écrire l’histoire des relations corps, genre, médecine au xxe siècle ? », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10.4000/clio.11031


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Rendant compte des travaux récents dans le champ de l’étude sociales des sciences (Social Studies of Knowledge), de la critique féministe des sciences et des cultural studies, cet article revient sur leurs apports et sur la façon dont ils lisent l’histoire des transformations biomédicales (très) contemporaines, notamment dans les domaines de la reproduction et de la sexualité. Les SSK, en particulier, proposent une lecture complexe et riche des relations humains/techniques et de la façon dont les relations sociales et de genre s’y trouvent engagées. S’interrogeant sur la coïncidence de certaines de ces approches (participant du « tournant descriptif » dans les sciences sociales) avec des transformations économiques et sociales plus vastes (la reconfiguration de soi via les biotechnologies comme promesse individuelle en contexte néolibéral), l’article propose de mettre en évidence ce qu’un renouveau de l’approche historienne pourrait apporter en propre : redonner à voir l’épaisseur des contextes scientifiques et sociaux de production de certaines technologies, dire l’historicité des enjeux sociaux et de genre, produire de nouveaux récits attentifs aux enjeux normatifs, politiques et économiques.

This article reviews recent work in the social study of science (aka Social Studies of Knowledge or SSK), as well as in cultural studies and feminist criticism of the physical sciences, in order to demonstrate the contribution made by these fields of study, and their reading of the history of very recent bio-medical innovations, in the spheres of human reproduction and sexuality. In particular, publications in SSK have suggested a dense and complex reading of human-technological relations, and of the ways in which social and gender relations are implicated in them. Considering the parallel between some of these approaches (themselves part of the “descriptive turn” in the social sciences) and broader economic and social change (the reconfiguration of the self through biotechnologies as an individual promise in a neo-liberal context) the article seeks to envisage how a revitalized historical approach might contribute to these subjects. It might, for example, make more explicit the density of the social and scientific context within which certain technological change occurs; demonstrate the historicity of what is at stake for gender and social relations, and propose a new set of narratives which would recognize the normative political and economic dimensions of technological change.

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