Lien de sang – lien social. Matrilinéarité, convertis et apostats, de l’Antiquité tardive au Moyen Âge

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25 avril 2017

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matrilinéarité filiation citoyenneté romaine conversion mamzer matrilinearity descent Roman citizenship conversion mamzer

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Autant que la position de la femme dans la société, le principe de la matrilinéarité juive est révélateur des normes qui régissent le lien social. Le système de filiation matrilinéaire s’est installé dans le judaïsme sur la base de l’interprétation du dit talmudique affirmant Ton fils né d’une idolâtre n’est pas ton fils mais le sien (Qid. 68b). Il entérinait un processus enclenché quelques siècles plus tôt, à l’époque de la Mishna, autour du premier siècle de l’ère, mettant un terme à la longue tradition biblique qui ne percevait de filiation que patrilinéaire, et instaurait, ce faisant, un modèle de transmission de la judéité qui perdure jusqu’à nos jours. Cette transformation majeure était-elle due à une évolution interne de la pensée rabbinique rationalisant la judéité au regard des affiliations ? Ou à des contraintes extérieures liées à l’imposition de nouvelles réglementations du statut de la personne ? Les deux hypothèses d’interprétations sont débattues – et parfois se rejoignent – dans les recherches menées sur la filiation ou l’identité juive. Cet article examine les conditions de la transmission de l’identité de la personne, telles qu’elles ont été traitées et définies au long des siècles par l’institution de normes juridiques et sociales régulant la filiation, la conversion et l’héritage, toutes normes qui éclairent les évolutions du statut de la femme dans l’histoire du judaïsme entre l’Antiquité tardive et le Moyen Âge.

The principle of matrilineage reveals as much about the norms governing the social bond in Jewish society as it does about the status of women. The matrilineal system in Judaism is grounded on an interpretation of the Talmudic saying “Your son born to an idolater is not your son but hers (Qid. 68b).” It perpetuated and fixed a process that had begun a few centuries earlier, during the time of the Mishnah, around the first century CE, which put an end to a long biblical tradition that allowed only patrilineal descent and established a model for the transmission of Jewishness that endures to this day. Was this major transformation the result of changes internal to rabbinic thought in an effort to rationalize Jewishness through descent, or to external constraints such as the imposition of new regulations stemming from changes in the status of the individual in surrounding societies? Both interpretations are discussed – and sometimes blended together – in historical research about parentage and Jewish identity. This article examines the conditions under which the transmission of the identity of the person have been defined over the centuries by the implementation of legal and social norms regulating descent, conversion and inheritance. It thus sheds light on the changes in the status of Jewish women between Late Antiquity and the Middle Ages.

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