3 décembre 2017
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Aurélie Barnabé, « Motion events assessed through the cognitive paradigm and the enactive pattern: two complementary approaches », CogniTextes, ID : 10.4000/cognitextes.909
Cette étude fait état de résultats provenant de corpus oraux recrutant des locuteurs français et anglais, chargés de décrire des phénomènes de mouvement dans des scènes données. Il s’agit ici d’évaluer la distribution de marqueurs d’espaces (prépositions, particules, etc.) insérés dans les descriptions attendues des locuteurs français et anglais. Les descriptions visent à appréhender l’inscription desdits items dans des rapports français (langue à cadrage verbal) et anglais (langue à satellites) ; langues dont les profils syntaxiques s’opposent selon la typologie talmienne. L’hypothèse de ce travail est la suivante : lorsqu’un individu décrit le parcours spatial d’un autre individu dans une scène donnée, il est probable que l’activité physique qu’il entreprend à un stade pré-langagier ait un impact sur la structuration linguistique de sa description. Selon cette supposition, la description de mêmes phénomènes présente des différences en fonction du type d’activité qui précède la description du locuteur. On entend ici par « activité » une séquence physique dynamique ou une contrainte statique. Afin de tester cette hypothèse, deux groupes de locuteurs sont interrogés et soumis à différentes contraintes sensorimotrices avant de décrire la navigation spatiale d’un individu le long d’un même parcours dans les deux groupes. Par la variable non-linguistique inscrite en cette expérience, il s’agit d’apprécier l’impact de processus kinesthésiques et de postures statiques des locuteurs interrogés sur les données linguistiques recueillies, questionnant alors la relation et l’influence potentielle de deux phénomènes : l’un étant linguistique, l’autre kinesthésique. La langue est ici appréhendée au prisme du paradigme énactif, selon lequel l’activité motrice représente un facteur contribuant à la construction du sens.