26 février 2015
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Élodie Lemaire et al., « Compter pour compter », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.18882
Les agents chargés de coordonner les comités locaux de sécurité et de prévention de la délinquance affichent une docilité apparente aux outils de la « nouvelle criminologie » (observatoires locaux, données chiffrées, cartographies, élaboration de profils de populations). En réalité, la réappropriation pratique de ces outils est motivée par d’autres raisons que leur prétendue efficacité. Habitués au cours de leur scolarité et au fil de leurs activités professionnelles à mobiliser les techniques quantitatives comme une forme légitime de pensée du monde social, les coordonnateurs ont également tout intérêt à se saisir de ces outils pour consolider la légitimité de leur poste. En effet, ce métier est relativement nouveau et largement dominé par rapport aux autres professions impliquées dans l’espace local de la sécurité. C’est certainement ce qui dispose les coordonnateurs à se saisir des rares outils disponibles, aussi indigents soient-ils, afin de prétendre à une expertise singulière.